Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/353

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voulait pas se consoler ni se laisser distraire.

Son enfance ne faisait plus de bruit. Il n’allait plus à la fenêtre quand il y avait de la musique dans la rue. Il ne regardait plus les petites fanciulle sur l’escalier, accroupies en tas sur les marches. À la vue des petites filles, il ne donnait plus l’espèce d’attention sensuelle de son petit être incomplet et hâtif, de ses sens développés avant son intelligence. Et de toute sa journée, il n’avait plus rien de bon qu’un instant du matin dans son lit, ce premier réveil sans mémoire que les plus grands chagrins ont le loisir de laisser à l’enfant, et au bout duquel s’en allait subitement le sourire de sa petite figure qui se rappelait. Levé, il cherchait un coin, l’ombre d’une pièce, où, de loin, il suppliait sa mère de le voir, avec ces yeux d’un fils que Mme Gervaisais essayait d’éviter, mais dont parfois la rencontre la faisait tressaillir des pieds à la tête. Souvent le malheureux, se trompant à l’expression de son visage, croyant y retrouver son ancienne mère, se risquait à