Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/373

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te le dire… de la charcuterie dont ta bonne fait, à la cuisine, la charité à sa faim ! »

Les yeux de Mme Gervaisais s’étaient ouverts, comme si, tout à coup, la vue des choses de la terre et son fils rentraient dans son regard épouvanté. Elle se précipita sur l’enfant, lui jeta deux bras de douleur autour du cou, l’embrassa sur ses boutons, et longtemps elle le mouilla de ses larmes, l’agita de ses sanglots.

Son frère la laissa pleurer ; puis d’une voix qui s’éleva avec une autorité tendre et ferme, il lui dit : « Jeanne, le climat de Rome n’est pas bon pour toi… Les quatre années que tu viens d’y passer n’ont apporté aucun mieux à ta santé… Dans quinze jours, ma mission ici sera terminée… Dans quinze jours, nous partirons. Je te ramènerai en France… tu viendras passer avec moi l’hiver en Algérie… Demain, je te conduirai chez une marchande de modes qui t’habillera comme il convient à ma sœur d’être habillée… et dans quelques jours tu feras, à mon bras, une visite à tes anciens