Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/47

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la montée sculpturale des romaines, portant des paquets sur la tête, tandis que sur ses côtés, les « modèles » assises attendaient leur séance de cinquante baioques, et que des chiens à vendre tiraient sur leur corde attachée dans le trou d’une marche de pierre.

Quatre heures arrivaient. Une voiture, appelée de la place, l’emportait au Pincio, et la promenait deux heures, lui faisant gagner le dîner. Le plus souvent, après son dîner, elle ne sortait pas, demeurait à la fenêtre, écoutait le bruit décroissant de la place…

Peu à peu les deux campaniles de la Trinité-du-Mont devenaient pâlement blancs sur le ciel pâlement bleu. Madame Gervaisais se mettait à raconter des contes à son enfant qui, fatigué, les paupières battantes, ne les écoutait bientôt plus, mais voulait toujours entendre la voix de sa mère. Honorine apportait dans le sombre de la chambre la lampe à abat-jour du pays. L’enfant mettait un moment ses doigts aux points de feu qui représentaient