Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Vous demeurez ?

― Place d’Espagne, au coin de la rue delle Carrozze.

― Mais c’est une sorte de courage d’être sortie, pour vous, aujourd’hui ?… Nous avons un affreux siroco

Et il montra le nuage gris étendu sur la ville.

— Ah ! c’est le siroco ?… C’est cela que je me sentais depuis ce matin… une détente, une espèce de malaise général…

― Eh bien ! madame, permettez-moi de vous donner le conseil de rentrer… Moi-même, tout vieux Romain que je commence à me faire, ― et il sourit ― le vilain « vent de plomb », comme l’appelait déjà Horace, m’éprouve toujours…

Et tournant les yeux sur Pierre-Charles : ― Je me rappelais votre enfant, de Paris… Mais il est encore plus beau…

― Adieu, au revoir, mon cher ambassadeur… Mes plus affectueuses amitiés à madame de Rayneval…

Et la voiture se mit à redescendre, au petit pas des chevaux, les pentes du Montorio.