Page:Goncourt - Préfaces et Manifestes littéraires, 1888.djvu/284

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deux siècles, le Japon célèbre par le théâtre, le roman[1], l’image.

Un daimio, du nom de Takumi-no-Kami, portant un message du mikado à la cour de Yédo, fut cruellement offensé par Kolsuké, l’un des grands fonctionnaires du Shogun[2]. On ne tire pas le sabre dans l’enceinte du palais, sans encourir la peine de mort et la confiscation de ses biens. Takumi se contint à la première offense, mais à une seconde il ne fut pas maître de lui, et courut sur son insulteur, qui, légèrement blessé, put s’enfuir.

Takumi fut condamné à s’ouvrir le ventre. Son château d’Akô fut confisqué, sa famille réduite à la misère, et ses gentilshommes tombés à l’état de ronins, de

  1. LES FIDÈLES RONINS, roman historique japonais, par Tamenaga Shounsoui, traduit sur la version anglaise de MM. Shionchiro Saito et Edward Greey, par B. H. Gausseron. Quantin, 1882.
  2. TALES OF OLD JAPAN, by A.-B. Mitfort. London, Macmillan, 1871.