Page:Goncourt - Préfaces et Manifestes littéraires, 1888.djvu/286

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figure.

Le fidèle serviteur poussa encore plus loin la sublimité de son dévouement. Il accablait d’injures sa femme, la chassait ostensiblement de sa maison, ne gardant auprès de lui que son fils aîné, âgé de seize ans.

Mais il faut lire le récit de cette comédie surhumaine dans le roman du Japonais Tamenaga Schounsoui, et qui laisse bien loin derrière elle la comédie de l’avilissement d’un Lorenzaccio, dans le proverbe d’Alfred de Musset.

« Ah ! pauvre créature que je suis ! Quels heureux jours que ceux d’autrefois, quand il ne trouvait à faire aucun reproche à sa femme ! » s’écrie la malheureuse épouse qui attribue les mauvais traitements de son mari à un dérangement de la cervelle causé par la mort du prince.

Et la femme retirée, toute sanglotante après avoir jeté un regard d’ineffable tendresse sur l’apparent dormeur, — Ku