Page:Goncourt - Préfaces et Manifestes littéraires, 1888.djvu/72

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racontars d’amis qui vont pour lui à la découverte dans le monde.

Puis autour de ce Parisien, de cette Parisienne, tout est long, difficile, diplomatiquement laborieux à saisir. L’intérieur d’un ouvrier, d’une ouvrière, un observateur l’emporte en une visite ; un salon parisien, il faut user la soie de ses fauteuils pour en surprendre l’âme, et confesser à fond son palissandre ou son bois doré.

Donc ces hommes, ces femmes et même les milieux dans lesquels ils vivent, ne peuvent se rendre qu’au moyen d’immenses emmagasinements d’observations, d’innombrables notes prises à coups de lorgnon, de l’amassement d’une collection de documents humains, semblable à ces montagnes de calepins de poche qui représentent, à la mort d’un peintre, tous les croquis de sa vie. Car seuls, disons-le bien haut, les documents humains font les bons