Page:Goncourt - Quelques créatures de ce temps, 1878.djvu/203

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LE PERE THIBAUT

Avril est fini.

Les feuilles poussent.

Les froids s'en vont.

Sur les ruisselets flottent encore les couvercles des boîtes à fromages, avec leurs petits bouts de chandelle éteints, lancées par les enfants, le soir du vendredi saint.

Les jours s'allongent; et les paysans se lèvent à l'aube et taillent melons et concombres, et découvrent les artichauts et les œilletonnent. Dès le grand matin, âme ne chôme; on fait dans le jardin du maire de nouveaux plants de fraisiers et les cœurs s'enlacent.