Page:Goncourt - Quelques créatures de ce temps, 1878.djvu/347

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avait été condamné à mort à minuit. Je le vis à onze heures. Il me parla peu. Nous avions là deux témoins, un de ses avocats et le geôlier: «Mon ami, me dit-il, je vais mourir, et.....» En sortant, M. Gui... me fit remarquer cette réticence de Peytel. Si je n'avais pas été là, il se serait ouvert à vous.--De retour à Paris, M. de Balzac me parla du désir qu'il avait de publier quelques observations à propos du procès de Bourg. Muni d'une permission de visiter le condamné, nous partîmes de compagnie. A Bourg, je pénétrai seul et le premier auprès de lui; et, le regardant en face, je provoquai brusquement sa confiance par quelques paroles nettes et pressantes. Peytel fut d'abord étourdi, ébranlé. Il regarda le geôlier qui s'était mis près de nous; et il me demanda en latin si je voulais parler cette langue. Je lui dis de parler français et de parler bas. Il me passa un bras autour du cou, et, collant sa bouche à mon oreille, il me dit.....» Cette confession était-elle la vérité était-elle un nouveau mensonge?[7]

    [Note 7: Au reste, que cette confession soit la vérité
    ou soit un mensonge, la justice et le jury ont jugé en toute
    conscience. Peytel, au cas où cette confession serait la
    vérité, se serait défendu sur un mensonge d'un bout à l'autre
    des débats.--Nous ne sommes en cette notice qu'éditeurs de
    pièces inconnues. Nous nous déclarons insolidaires de toutes
    récriminations et insinuations contenues dans la lettre qu'on
    va lire.]