il s’aperçut que ses deux mains étaient occupées et qu’il ne pouvait s’en servir.
— Voyons, ramasse ! dit Oblomoff avec ironie, eh bien ! qu’est-ce qui t’en empêche ?
— Oh ! puissiez-vous être au diable, maudits ! fit Zakhare, en s’adressant avec colère aux objets tombés. A-t-on jamais vu déjeuner juste avant le dîner ?
Et, posant le plateau, il ramassa ce qu’il avait laissé choir ; il prit le petit pain, souffla dessus et le plaça sur la table.
Élie se mit à déjeuner, et Zakhare se tint à quelque distance : il regardait son maître de côté et se disposait évidemment à dire quelque chose, mais Oblomoff déjeunait sans s’occuper de lui le moins du monde. Zakhare toussa deux fois ; Élie garda le même silence.
— L’intendant vient encore d’envoyer tout à l’heure, commença enfin Zakhare d’une voix timide : l’entrepreneur est allé le voir. Il fait demander si on ne pourrait pas jeter un coup d’œil sur le logement, toujours à propos des changements à…
Oblomoff mangeait sans souffler mot.
— Monsieur, dit plus doucement Zakhare après un court silence.
Élie n’eut pas l’air d’entendre.
— Ils veulent qu’on déménage la semaine prochaine, dit Zakhare encore plus bas.