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OBLOMOFF.

Et tous de rire aux éclats.

— Mais qu’avez-vous donc à rire ? essaya de répondre M. Lucas entre les explosions ; quant à moi… certainement… mais c’est Vasseka, le brigand, qui m’a fourré un petit traîneau tout démantibulé qui… s’est ouvert sous moi… et je… comme cela…

Un rire général couvrit sa voix, et il fit de vains efforts pour achever l’histoire de sa chute. Le rire gagna toute la société, perça jusqu’à l’antichambre, à la chambre des servantes et envahit la maison. On se rappela l’histoire amusante, et on en rit aux éclats d’un rire prolongé, universel, indescriptible, comme riaient les dieux de l’Olympe. On allait s’arrêter quand quelqu’un se remit à rire, et la danse de recommencer. Enfin, peu à peu et non sans peine, le calme se rétablit.

— Ah çà, et maintenant à la Noël tu descendras la montagne, monsieur Lucas ? demanda, après un court silence, M. Élie père.

Nouvelle explosion de rires qui dure dix minutes.

— Ne faudrait-il pas commander pendant le carême une montagne à Anntipka ? dit encore tout à coup M. Élie père. M. Lucas, savez-vous, est un grand amateur, il ne peut se passer…

Les éclats de rire de la société ne lui laissèrent pas le temps d’achever.

— Eh mais, et-ce qu’il n’existe pas encore… ce