Page:Gontcharoff - Oblomoff, scènes de la vie russe, trad Artamoff, 1877.djvu/291

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
277
OBLOMOFF.

dans les manches, pour ne pas trop l’incommoder, et il rappelle à M. Élie qu’il faut faire ceci, cela : en se levant le matin, se laver, etc.

Élie désire-t-il quelque chose, il n’a qu’à cligner de l’œil ; aussitôt trois, quatre domestiques s’empressent de le satisfaire ; laisse-t-il tomber quelque objet, ou veut-il en prendre un dont il a besoin et qu’il ne peut atteindre ; faut-il apporter quelque chose, aller quelque part ; s’il lui vient la fantaisie, connue à tout enfant vif, de s’élancer et de le faire lui-même, voilà que soudain le père et la mère et trois tantes crient à cinq voix :

— Pourquoi ? Où ? Et Vasseka, et Vaneka, et Zakharka, pourquoi sont-ils là ? Hé ! Vasseka, Vaneka, Zakharka ! Est-ce que vous ne voyez point, tas de paresseux ? Attendez, je vous…

Et Élie ne peut parvenir à faire la moindre chose par lui-même. Plus tard il trouva que c’était plus commode, et il apprit à crier aussi de temps à autre :

— Hé ! Vasseka ! Vaneka ! apporte ceci, donne cela ! Je ne veux pas de ceci, je veux cela ! Cours, apporte !

En d’autres moments la tendresse inquiète de ses parents l’ennuyait. Court-il en descendant les escaliers ou dans la cour, tout à coup derrière lui retentissent dix voix désespérées :

— Hé ! hé ! soutenez-le, arrêtez-le ! il va tomber, se casser un membre… Halte ! halte !