jouer des tours aux camarades, à leur passer la jambe pour arriver avant eux… il fait tout ce qu’il peut pour les autres.
— Brave homme ! avait-on le malheur autrefois d’embrouiller un office, de commettre une erreur, d’émettre une opinion fausse, ou de citer une loi mal à propos, ce n’était rien ; il chargeait un collègue de réparer la bévue, et voilà tout. Brave homme ! conclut Oblomoff.
— En revanche, notre monsieur Simon est incorrigible, dit Soudbinnski : il n’est bon qu’à jeter de la poudre aux yeux. Tout récemment qu’a-t-il fait ? Un projet nous arrive du gouvernement sur l’établissement de niches de chien auprès des édifices qui relèvent de notre administration, à l’effet de préserver du pillage les biens de la Couronne. Notre architecte, homme de pratique, de science et de probité, fait un devis très-modéré ; tout à coup le devis paraît exorbitant à M. Simon, et le voilà qui va aux informations pour savoir ce que coûterait l’établissement d’une niche de chien. Il trouve quelque part qu’on peut la faire à trente kopeks[1] moins cher, vite un rapport…
La sonnette retentit.
— Adieu, dit l’employé ; je me suis oublié à
- ↑ Monnaie de cuivre valant à peu près quatre centimes.