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OBLOMOFF.

point : j’ai mis le séchoir et la blanchisserie sous clé, et j’ai préposé Sytschouga pour les surveiller jour et nuit : c’est un mougik[1] sobre ; et pour qu’il ne décroche pas quelque chose appartenant au seigneur, je le surveille jour et nuit. Les autres boivent sec et demandent à payer la redevance en argent[2].

« Il y a des arriérés à toucher : cette année nous t’enverrons de la propriété un petit revenu ; il y aura, notre seigneur qui es notre bienfaiteur, quelque chose comme deux mille[3] de moins que l’an qui vient de passer, pourvu que la sécheresse ne nous ruine pas de fond en comble ; et alors nous t’enverrons ce que nous soumettons à ta grâce. »

Après quoi suivaient les protestations de dévoûment et la signature : « Ton staroste, le très-humble esclave Prokopi Vytiagouchkine a signé de sa propre main. » Ne sachant écrire il avait fait une croix. « Et a écrit sur les paroles du dit staroste son beau-frère, Diomka Krivoy. »

— Eh bien ? fit Oblomoff, qu’en dites-vous ? Il m’annonce quelque chose comme deux mille de moins ! Qu’est-ce qu’il me restera ? Combien donc

  1. Serf ou paysan.
  2. Tout paysan qui paie sa redevance en argent reçoit un passe-port et circule librement dans l’empire.
  3. Roubles.