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LA MORT DE GIOVANNI TUBA


Dès sa prime jeunesse, le vieux Giovanni Tuba avait trahi la terre pour la mer — cette surface lisse et bleue, tantôt paisible et caressante comme le regard d’une jeune fille, tantôt tumultueuse comme un cœur de femme envahi par la passion, ce désert qui engloutit le soleil inutile aux poissons et qui n’engendre de son union avec l’or vivant des rayons, que de la beauté et un éclat aveuglant — la mer perfide, qui chante éternellement et qui inspire le désir invincible de voguer au loin.

Tuba était encore un gamin et travaillait à la vigne — échelonnée sur les saillies au flanc de la montagne, consolidée par de petits murs en pierre grise, parmi les figuiers et