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LA MONTAGNE VAINCUE

pleurant. C’était beau, comme une belle légende ! Oui, on embrassa la montagne vaincue, on embrassa la terre ; ce jour-là, elle me devint tout particulièrement proche et chère. Je me mis à l’aimer comme on aime une femme !

Bien entendu, je m’en allai vers mon père, oh ! oui. Bien entendu… quoique je sache parfaitement que les morts ne peuvent rien entendre, je m’en allai vers sa tombe : il faut respecter les désirs de ceux qui ont travaillé pour nous et ont souffert non moins que nous, n’est-ce pas ?

Oui, oui, je me rendis sur sa tombe, je frappai le sol du pied et je criai, comme il l’avait souhaité :

— Père, c’est fait ! Les hommes ont vaincu ! Père, c’est fait !…