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CONTES D’ITALIE

joyeuses. Personne ne veut passer inaperçu en présence d’une belle femme et de là naît le besoin de paraître sous un jour avantageux. Et Nuncia a fait beaucoup de bien en éveillant autour d’elle de multiples ambitions et en développant le sens de la vie. Le beau appelle toujours le désir du mieux.

Près de la mère se tenait très souvent la fille, modeste comme une nonne, silencieuse comme un couteau dans sa gaine. Et les hommes les regardaient longuement, les comparaient et comprenaient que la vie dorénavant allait devenir difficile à Nuncia.

Le temps passe peu à peu et, pareil aux poussières dorées dans les rouges rayons du soleil, les humains tourbillonnent dans le temps. Nuncia fronce plus souvent ses épais sourcils ; parfois, elle se mord la lèvre et elle épie sa fille, comme un joueur qui s’efforce de deviner quelles sont les cartes de son adversaire.