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VIII


Grand-père, du jour au lendemain, vendit sa maison au cabaretier et en acheta une autre dans la rue des Cordiers. Cette rue-là, propre, paisible, toute envahie par les herbes, n’était point pavée et aboutissait aux champs ; de petites maisonnettes peintes de couleurs vives la bordaient des deux côtés.

Notre nouvelle demeure était plus belle et plus agréable que l’ancienne. Sur la façade au ton framboise, tiède et reposant, se détachaient nettement les volets bleus des trois croisées et le contrevent grillé de la fenêtre du grenier ; à gauche, l’épaisse frondaison d’un orme et d’un peuplier couvrait en partie le toit. Dans le jardin et dans la cour, il y avait une quantité de recoins confortables qui semblaient faits exprès pour jouer à cache-cache. Le jardin surtout me plaisait : assez exigu, il était très