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denz de leur genetaires et les laissent[1] cheoir a terre[a]. Car il sevent[2] bien que l’en ne les[3] chace pour autre chose.

Si i ra une petite beste ausi[4] comme une souriz ; et a une petite bouche ; et est nom-[F° 55 b]mée musqualiet[b].

Cele part sont les arbres ses qui parlerent a Alixandre[c].

Une autre beste y a, que l’en apele salemandre, qui se paist de feu et norrist. Et cele salemandre porte une lainne dont l’en fait dras et ceintures [5] qui ne pueent[6][* 1] ardoir en feu[d].

Si i ra unes souriz qui sont ausi granz comme chaz et ausi couranz. Devers oriant sont les lyons[7] qui ont plus de force el piz devant et en touz les membres qu’autres bestes [F° 55 c] n’ont. Si viennent paistre[8] au tierz jour que il ont faonné[9] leur faons, ausi comme s’il estoient resuscitez[10] de mort. Et quant il dorment, il tiennent les ieulz ouverz[11] ; et quant li veneeur les chacent, il[12] cuevrent la trace de leur piez a leur[13] keue. Il ne greveront ja home s’il ne sont courrouciez ; et qui que les assaille, il se desfandent[14][e]. Quant cil qui les[15] garde bat ·i· chien devant euls, si le criement et [F° 55 d] doutent et le connoissent[16] bien[f]. Et la lyonnesse a, la premiere année, ·v· faons. Et puis ·i· mains chascun an ; jusques a sa[17] fin vait sa porture[18] declinant[g].

Une autre beste y a qui est petite ; et si est si cruieuse que nule[19] beste n’est seüre devant li[20] ; et a tele nature que li lyons la doute et fuit ; car ele l’ocit[21] souventes foiz[h].

  1. — B : laisse.
  2. — B : seivent.
  3. — B : le.
  4. — B : aussi.
  5. — B : caintures.
  6. — A : peueent.
  7. — B : Li lyon sont devers...
  8. — B : « paistre » manque.
  9. — B : paistre.
  10. — B : resuscité.
  11. — B : ouvers.
  12. — B : le chacent pour prendre, il...
  13. — A : ocuevrent la trace ; B : cuevre la trace de ses piez a sa.
  14. — B : Il ne grevera ja homme s’il n’est courouciez ; et qui que l’assaille, il se desfent.
  15. — B : le.
  16. — B : devant, il le crient et le doute et le connoist.
  17. — B : la.
  18. — B : pourteure.
  19. — B : nulle.
  20. — A : « li » manque
  21. — B : ocist.
  1. * Le scribe du ms. A écrit tantôt pueent, tantôt peuent. « Peueent » semble être un mélange des deux formes, isolé dans le ms. A, et pas confirmé.
  1. « Si i ra enquore... a terre, » Solin 13 ; Isidore, Etym. XII. 2. 21 ; Neckam II. 140 ; Jacques de Vitry, o. c. 88.
  2. « Si i ra une petite... musqualiet. » Isidore, Etym. XII. 3. 4. V. Introduction p. 40.
  3. « Cele part... Alixandre. » Lettre d’ Alexandre à Aristote dans Pseudo-Callisthène (ed. Budge : Alexander the Great. Cambridge 1889, p. 104 s. ; aussi ed. Müller, Paris, 1877) ; Ranulph Higden, Polychronicon I. 11 (éd. Babington. Londres, 1865) ; Jacques de Vitry, o. c. 85. V. Introduction p. 40.
  4. « Une autre beste y a... en feu. » Isidore, Etym. XII. 4, 36 ; Jacques de Vitry, o. c. 89 ; Neckam I. 7.
  5. « Devers oriant... desfandent. » Solin 27 ; Isidore, Etym. XII. 2. 3 ; Neckam II. 148, 149 ; Jacques de Vitry, o. c. 88.
  6. « Quant cil... connoissent bien. » Jacques de Vitry 88.
  7. « Et la lyonnesse... declinant. » Solin 27 ; Jacques de Vitry 88.
  8. « Une autre beste... souventes foiz. » Solin 27 ; Isidore, Etym. XII. 2. 34 ; Jacques de Vitry 88.