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En premier lieu, N, tout complet qu’il est sous le rapport du texte, n’a pas le fini du manuscrit A : les initiales, les miniatures et les figures n’ont pas été insérées, les espaces où elles devraient se trouver étant laissés en blanc.

Sous ce rapport, au contraire, A est un des plus beaux et des plus parfaits ouvrages de la Bibliothèque Nationale.

Comme Gossouin nous renvoie souvent aux dessins qui accompagnent son texte, les figures sont absolument nécessaires, surtout pour la partie astronomique. Si nous avions choisi N, nous aurions dû y introduire les figures d’un autre manuscrit, sacrifiant ainsi à un choix purement arbitraire l’homogénéité du texte.

Il est à propos de faire remarquer ici que les manuscrits diffèrent plus ou moins quant aux dessins, et sont susceptibles de classification à ce point de vue. C’est même un travail que E.-D. Grand annonçait en 1893 l’intention de faire[1].

Ainsi on ne pourrait considérer un texte comme complet si les figures qui lui sont propres étaient omises, ou d’autres substituées.

Pourtant nous aurions certainement négligé ce point, si le texte de N avait été supérieur à celui de A ; mais la valeur égale des deux manuscrits sous ce rapport a décidé notre choix.

En second lieu, l’intérêt littéraire de A est certainement un argument en sa faveur. Comme nous l’avons dit plus haut, A est le manuscrit père de R, et ce dernier, à son tour, a été traduit par Caxton[2]. Il ne peut être qu’avantageux et intéressant de pouvoir comparer A et la traduction anglaise dans des éditions parallèles[3].

Nous donnons page 24 un extrait de A, B, C, N et B qui permettra de comparer ces cinq manuscrits et de réaliser jusqu’à quel point nos remarques précédentes sont justifiées.

Méthode de l’éditeur. — Le texte, tel que nous le présentons, est celui du manuscrit A. Toutefois la comparaison des différentes copies de l’Image du Monde a permis de corriger beaucoup de noms propres et certains chiffres.

Dans les cas où le sens d’une phrase était altéré soit par erreur, soit par ignorance de copiste, la leçon la plus correcte et la plus claire a toujours été préférée.

Tous les manuscrits en prose et plusieurs en vers ont été consultés et sont souvent cités ; mais toutes les variantes de B, sans exception, sont reproduites, et toutes celles de N et C lorsqu’il y a une lacune dans B.

  1. E.-D. Grand, dans la Revue des langues romanes t. 37 (1893) pp. 1-58.
  2. Cf. p. 18 s.
  3. Cf. p. 11, n. 1.