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Page:Gouges - L Homme genereux.pdf/117

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a frémi. « Sachez, m’a-t-elle dit, malheureux jeune homme, toute la noirceur de ce ſcélérat : par le plus horrible artifice, il a mis ſur votre compte les deſſeins qu’il avoit ſur votre ſœur, & l’a fait paſſer auprès de M. le Comte, pour une de ces viles créatures qui ont renoncé à toutes les vertus du ſexe.

Le vieux Montalais.

Ma fille ! quelle horreur !

Marianne.

Juſte Ciel !

La Fleur.

C’eſt un grand lâche.

Laurette.

C’eſt un homme bien méchant. Je ne m’étonne plus ſi l’on m’a fait tant de queſtions chez M. le Comte. Si j’avois ſu ce qui ſe paſſe, j’aurois dit la vérité.

Le jeune Montalais.

Le crime va être dévoilé, & le traître recevra bientôt ſon juſte châtiment.

La Fleur.

Oui, la vertu doit triompher. C’eſt la loi de l’Être ſuprême. Il laiſſe faire pendant quelque tems les méchants : mais il ſe laſſe à la fin.

Le vieux Montalais.

Mon pere, cette dame bienfaiſante n’avoit point chez elle toute la ſomme qu’il faut pour acquitter votre dette : mais elle m’a aſſuré qu’elle s’engageroit pour le reſte.