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Page:Gouges - L Homme genereux.pdf/99

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Le jeune Montalais.

Que dis-tu, ma ſœur ? Explique-toi. Songes que tu ne dois rien avoir de caché pour nous.

Le vieux Montalais.

Sans doute, elle le doit.

Marianne.

Qu’exigez-vous de moi ? Mon devoir eſt de vous obéir ; mais, mon frere, la grace que je te demande c’eſt de mépriſer cet homme auſſi vil que dangereux.

Le jeune Montalais.

Je t’entends & je commence à pénétrer dans ſa conduite. Le traître ! M’avoir forcé d’en impoſer à l’homme le plus humain ! Mais il ne ſuffit pas, ma ſœur, de ta généroſité pour le garantir de mon reſſentiment ; acheves de nous dévoiler ſon horrible caractere.

Marianne.

Vous ſavez, mon pere, par quels diſcours ce malheureux a cherché à vous ſéduire. C’eſt lui qui a acheté la créance de Monſieur Durand.

Le jeune Montalais.

Le ſcélérat ! C’eſt de moi qu’il en a ſçu le nom.

Le vieux Montalais.

Avec quelle hypocriſie il parloit aux Huiſſiers ! Et le traître a pû ſe démentir avec toi ?

Marianne.

Écoutez juſqu’au bout. Vous ſavez avec quel art il