Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, I.djvu/108

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jeune pour connoître le motif qui me fit chasser de ma patrie… Le fanatisme est le plus cruel bourreau de l’espèce humaine… c’est lui qui, de tout temps, a produit les plus grands malheurs et les forfaits les plus atroces… il fit des tyrans, des hypocrites, des méchans, enfin des brigands de toute espèce… J’étois ministre de la religion : je reconnus l’erreur des faux dieux que nous encensions. Je voulus en faire connoître les abus ; mais je fus traité comme un profane… Alors j’attentai au respect de ces divinités mêmes qui n’étoient autre chose que des légumes, au choix et au caprice du peuple. Un jour que j’en avois fait faire un régal aux