Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, I.djvu/142

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de la regarder. Chacune de ces femmes lui demandoit quel malheur l’avoit forcée d’errer ainsi toute seule sur la mer dans une chaloupe. Géroïde avoit un peu plus d’expérience. Six mois d’infortune l’avoient instruite. Elle s’apperçut, aux discours de toutes ces femmes, qu’elles étoient les esclaves de quelque princesse, et que cette île renfermoit un château de plaisance. Elle fut confirmée dans cette opinion par l’une de ces femmes, qui lui dit que cette île étoit le séjour d’une sultane favorite de l’empereur de la Chine, qui venoit de perdre tout son crédit et le cœur du sultan, qu’une puissante rivale lui avoit enlevé, et que, ne pouvant con-