Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, I.djvu/19

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jettant sur sa mère, elle les détourna aussi-tôt en marquant un air d’indignation. Elle faisoit des signes vers la mer, comme pour demander si on avoit sauvé sa sœur. La barbare confidente lui dit que oui, étant persuadée que cette ruse pourroit apporter quelque consolation à la princesse. En effet, il sembla qu’elle reprenoit des forces pour mieux sentir ce prétendu bonheur : on crut même, pendant quelques instans, qu’elle pourroit se rétablir ; mais à peine eut-elle prononcé ces paroles : « Grand Dieu ! je meurs contente, puisque ma sœur n’a pas péri » que le ciel, touché de ses souffrances, termina ses jours entre les bras de la reine qui maudissoit