Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, I.djvu/246

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ver une maison dans cette forêt, où les femmes infortunées qui auroient perdu leurs époux ou leurs amans pourroient se retirer et y oublier le reste du monde.

Le roi y consentit avec plaisir. Il se figura que Palmire avoit fait le vœu d’être la prêtresse d’un temple dévoué aux dieux. Almoladin ne manqua pas de représenter à Palmire qu’elle se méfiât de sa douleur, qu’elle ne formât pas trop légèrement des vœux, qu’on manquoit quelquefois à ces sermens trop précipités et enfans du désespoir ; qu’en brûlant l’encens, souvent on étoit bien profane… ; qu’on avoit vu des vestales se repentir d’avoir prononcé des vœux ; qu’elle pouvoit donner un asyle