Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, I.djvu/25

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de donner à Amadan les soupçons les plus affreux sur son fils. Elle alla même jusqu’à lui dire, qu’un jour il seroit son assassin : qu’elle ne vouloit plus le voir ; et que le souffrir davantage à la cour, c’étoit se rendre complice de tous les crimes dont il devoit un jour lui donner le spectacle horrible. Le génie d’Amadan lui fournit un moyen qui pouvoit en même temps contenter son épouse, et servir au bien de son fils, c’étoit de le faire voyager dans les cours étrangères. Il ne parla point de son projet à la reine ; sa discrétion sauva les jours du prince. Ce monstre se flattoit qu’elle seroit bientôt mère d’un fils, et ne songeoit qu’au moyen de se défaire