Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, I.djvu/254

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Ô mon fils ! vous ne pouvez être heureux en pensant ainsi. Votre situation, quoique différente de la mienne, n’est pas moins affligeante. Lorsque j’adorois votre cruelle marâtre, je ne vous en chérissois pas moins. Il fallut cependant me priver de vous, et je trouvois quelque consolation dans la barbare qui faisoit mon supplice. Vous sacrifiez à votre épouse que vous n’aimez point l’amante que vous adorez ; cette force est au-dessus de l’homme, et me donne un témoignage bien sûr de votre sagesse, qui m’annonce que vous serez un grand roi. Allons, mon fils, partons ; arrivé à Siam, je détache mon bandeau pour en ceindre votre front. Il faut régner,