Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, I.djvu/39

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voulut absolument lui parler. En l’abordant, elle lui demanda le sujet de sa retraite et de son affliction : Votre haine pour Géroïde, lui répondit Amadan, a causé la perte de mes deux filles ; c’est encore par elle, que j’ai été obligé de sacrifier mon fils, en l’éloignant de moi, pour le soustraire à vos regards, sous le spécieux prétexte qu’il conspireroit un jour votre perte. Vous m’avez rendu le plus malheureux des hommes. La barbare sourit en entendant ces paroles ; mais elle craignait le retour du prince. Elle vouloit sa mort, et non son éloignement. Elle s’empressa de demander au roi le lieu de son exil. Amadan lui répondit que le prince n’avoit point d’en-