Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/10

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se disputoient avec acharnement. Ils se modeloient les uns sur les autres, il sortoit de leurs entrailles de petits enfans si ressemblans, qu’en vérité on auroit juré qu’ils étoient frères et tous du même père. C’est bien dommage que cette secte se fût tant divisée, au lieu de ne former qu’une même famille bien unie. Ô nature ! nature ! toi qui as tant de pouvoir, qui en imposes au fils pour reconnoître et respecter le père, qui répands une tendresse douce entre les frères et les sœurs, ta puissance s’étend jusques sur les bêtes féroces, tout reconnoît ta loi, les loups ne se mangent point ; mais à Siam, les littérateurs se dévorent, se déchirent, se pillent, et