Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/161

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noître ; il voulait le parcourir incognito, ce qui lui étoit facile : il y avoit seize ans qu’il l’avoit quitté, et son costume d’ailleurs plus que tout le rendoit méconnoissable. II s’embarqua dans un navire marchand qui faisoit voile pour Golconde. Il entendit beaucoup parler de lui durant la traversée. Le capitaine, l’équipage, les passagers ne cessoient de s’entretenir de l’absence du roi de Siam, du chagrin de son fils et de son épouse, de la douleur de tout son peuple, qui tous regrettoient de l’avoir perdu. Le faux Corydas feignoit de ne rien entendre à cette conversation. Il auroit été trop aisé de le reconnoître ; tout le monde admiroit sa