Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/256

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Palémon marchoit la tête levée, l’air fier et imposant ; Almoladin, au contraire, avoit la tête baissée. Il inspiroit la pitié, quoiqu’on disoit que tout annonçoit en lui le crime. Enfin, on les conduisit au pied du trône, qui étoit entouré des ministres, des grands. Le peuple suivoit en foule les prétendus criminels. L’ambassadeur fut aussi amené au même tribunal. On l’interrogea le premier ; mais l’adroit ambassadeur connoissoit mieux la politique que la loi de sa religion. Il nia la lettre : cela lui fut fort aisé, ayant contrefait son écriture à ne pouvoir pas être reconnue. Il fit plus, en se justifiant lui-même, il justifia Palémon, et persuada au roi de Siam que c’étoit