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Page:Gouges - Remarques patriotiques, 1788.djvu/17

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touche en faveur des infortunés dont je viens de vous tracer le déplorable sort ! La dette nationale éteinte, vous appuirez par votre bienveillance cette belle institution ; toutes les ames pures & généreuses enverront, à cette administration, des hommes immenses. On déchargera MM. les Curés du pénible travail de soulager les malheureux, ils auront plus de temps pour se livrer au culte de la religion qui s’affoiblit tous les jours [1]. Les malheu-

  1. L’événement qui vient d’arriver récemment, prouve que le fond d’une bonne religion & non du fanatisme, rend les hommes vertueux & leur fait connaître de vrais remords.

    Personne n’ignore que M. le Comte de G. a été déshonoré par le Sieur de M., qu’il osat l’accuser de différens crimes, entr’autre de lui avoir escroqué une somme considérable. L’Accusateur eut la force & l’art terrible de mettre quelques vraisemblances dans ses accusations, & de convaincre les Juges de la malversation de M. de G. Celui-ci tomba sous le poids de la calomnie, les faux témoins ne prévalurent pas pour peu à le faire condamner à un opprobre éternel. Ses biens furent confisqués & son personnel dégradé d’honneur & de titre. Le malheureux M. de G. errant dans le monde, comme un second Œdipe, sans avoir commis de