esprit aux fanatiques, ma religion aux athées, ma gaité franche aux femmes sur le retour et tous les pauvres débris qui me restent d’une fortune honnête, à mon héritier naturel, à mon fils, s’il me survit.
Quant à mes pièces de théâtre, en manuscrits, on en trouvera quelques centaines, je les donne à la comédie française ; si par son art magique et sublime, elle croit, après ma mort, mes productions dignes de figurer sur son théâtre, c’est assez lui prouver que je rends justice à son talent inimitable. J’aurois voulu, avant ma mort, laisser un extrait d’une vie bien intéressante, par la bizarrerie de mon étoile, depuis ma naissance ; mais si le sort a destiné à mes jours une fin prompte et glorieuse, je laisserai à deviner aux hommes sensibles, s’il en est encore, ce que peut avoir éprouvé une victime du fanatisme, qui avait des droits à la fortune et au nom d’un père célèbre.
Français, voici mes dernières paroles, écoutez-moi dans cet écrit, et descendez dans le fond de votre cœur : y reconnaissez-vous les vertus sévères et le désintéressement des républicains ? Répondez : qui de vous ou de moi chérit et sert le mieux la patrie ? Vous êtes presque tous de mauvaise foi. Vous ne voulez ni la liberté ni la parfaite égalité.