Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/192

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première fois, le 16 avril 1851. J’allais donc avoir bientôt trente-deux ans. Ce ne fut pas un succès ; et cependant ce début me plaça dans une bonne situation aux yeux des artistes. Il y avait à la fois, dans cette œuvre, une inexpérience de ce qu’on nomme le sens du théâtre, une absence de connaissance des effets de la scène, des ressources et de la pratique de l’instrumentation, et un sentiment vrai de l’expression, un instinct généralement juste du côté lyrique du sujet, et une tendance à la noblesse du style. Le final du premier acte produisit un effet dont je fus tout surpris ; on le bissa avec des acclamations unanimes, auxquelles je ne pouvais croire en dépit de mes oreilles qui en bourdonnaient d’émotion inattendue, et ce bis se reproduisit aux représentations suivantes. L’effet du second acte fut inférieur à celui du premier, malgré le succès d’une cantilène