Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/300

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mais le plus humble ruisseau, si l’onde en est pure et limpide, reflète le ciel aussi bien que les plus vastes rivières et que les profondeurs de l’Océan.

« Je le conduirai dans la solitude, et là je parlerai à son cœur », dit un prophète hébreu.

L’excellent auteur de l’Imitation exprime ainsi la même pensée : « L’habitude de la retraite en augmente le charme. »

— Enfin, dit-on encore avec un air gracieux, que voulez-vous ? ce sont les inconvénients de la célébrité !…

Autre formule dont il serait grand temps de faire justice : car, en conscience, être dévoré parce qu’on n’est plus ignoré, voilà qui est un bénéfice médiocrement enviable.

On ne saurait assez le redire : ce n’est pas la personne de l’artiste qui appartient au monde ; ce sont ses œuvres : or, point d’œuvres fortes, homogènes, durables, avec