Page:Gourmont - Lettres à Sixtine, 1921.djvu/86

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18 juillet 1887, 4 h. 1/2.


TU aurais voulu, mon amie, ne pas me voir aujourd’hui pour que je t’écrive. Ne sais-tu pas qu’il y a des choses qui ne s’écrivent guère et que celui qui est heureux est moins expansif que celui qui souffre. Il aurait fallu m’être dure ce matin pour recevoir ce soir des phrases amères, éloquentes aussi. Est-ce que tu aurais aimé me faire souffrir sitôt après m’avoir rendu aussi heureux que peut l’être une humaine créature ! Nous avons eu, en ces mois passés, des heures noires, des angoisses, des défaillances qui plüs