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d’Houville, Marie Dauguet, Lucie Delarue-Mardrus, Renée Vivien, et quelques autres femmes-poètes, un art véritable, qui recrée artistiquement les sensations enregistrées par elles. Je n’étudierai pas leurs ouvrages avec une minutieuse analyse : je voudrais seulement rechercher pourquoi ces poétesses ont chanté, et, pour ainsi dire, les raisons physiologiques de leur génie.

On trouvera, dans cette étude, une synthèse de la poésie féminine contemporaine, dont je n’ai dédaigné aucune des manifestations. J’ai cherché, dans l’œuvre de quelques poétesses encore peu connues du public, l’expression secrète de la sensibilité féminine actuelle.

S’il fallait d’un mot qualifier cette poésie féminine, on l’appellerait une poésie dionysiaque, ivre d’elle-même. Cette frénésie, ce pêle-mêle de sensations n’est peut-être que la mise en fusion