Page:Gourmont - Sixtine, 1923.djvu/211

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remuements dans la chambre… la funèbre menuiserie… l’église… le Dies iræ… les pierres et la terre en pluie qui sur le chêne tombent, tombent, tombent… puis le silence, le silence, le silence…

— Blondin, mon cher, dit Fortier, vous devriez vous marier, cela vous distrairait.

— Pauvre femme ! dit Renaudeau. Qu’il en prenne de passagères.

— Mais, je crois, dit Entragues, que ses principes…

— Oui, ce malheureux est vraiment maltraité par la vie. Quel exemplaire ! Et pas un de nous qui ne soit assuré contre un tel détraquement. Quand on songe à cette possible finalité, c’est à suivre le conseil de Fortier, se marier, se faire bourgeois, procréer et ne lire que la première page des journaux, le feuilleton, la bourse et s’interdire les faits divers comme trop émouvants.

— Plus d’un parmi nous finira ainsi, dit Entragues, par le mariage, la progéniture corporelle.

— Ne trouvez-vous pas singulier, Entragues, que pour se marier, on soit tenu à subir des cérémonies et le consentement de ses contemporains ?

— Je crois, dit Entragues, que le mariage religieux, dans une petite chapelle solitaire, sous la main d’un prêtre ému, en présence de deux ou trois amis chers, sans aucun discours que les admirables paroles du missel, sans fêtes, ni danses, ni nourritures consécutives, je crois qu’en de telles formes, le mariage est un acte intéressant et dont on doit se souvenir avec joie, surtout si une lampe rouge pendait à