Page:Gourmont - Une nuit au Luxembourg, 1906.djvu/185

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J’étais trop tourmenté pour comprendre cette parole. Je pensais à Élise, que je venais d’aimer si passionnément, et je pleurais de la revoir ainsi. Je pleurais aussi sur moi-même et sur ma luxure.

LUI

Les femmes sont des créations de la sensibilité, de l’intelligence, de la foi ; cela dépend des moments, cela dépend des hommes. De la déesse à la fille de harem public, la différence est faite par l’idée de péché. Pécheur, tu vois des courtisanes là où, dieu, je vois des divinités. Le monde est ce que tu le fais, créateur sans le savoir. Puisque tu as choisi, adieu, adieu !

MOI

Élise !