Page:Gourmont - Une nuit au Luxembourg, 1906.djvu/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bas-côté de la nef de puissantes torches. Au moment où j’entrai, les fenêtres près du chœur commençaient à briller, celles qui reviennent du côté du portail étant maintenant obscures.

La porte poussée, je me dirigeai vers la chapelle de la Vierge, derrière le maître autel. Elle semblait illuminée comme pour une fête, et cependant je n’entendais aucun chant, aucune musique, je ne percevais aucun bruit. J’avançais à pas que je croyais précipités, mais qui étaient au contraire fort lents, car, à ma grande honte, je me sentais trembler : dans le grand silence de cette triste basilique, mon cœur, me semblait-il, battait comme une cloche. À un moment, les lumières de la chapelle brillèrent d’un tel éclat que je dus fermer les yeux. Quand je les rouvris, il faisait noir et quelques lampes seulement répandaient