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L’AUTRE

Ne vous piquez pas les doigts, j’en serais désolée.

MOI

Et si je me piquais le cœur ?

Elle baissa les yeux sans répondre, prit la rose et rejoignit sa compagne. Elle était plus féminine, plus humaine. Celle qui avait la faveur de mon ami paraissait d’une nature supérieure et ses enfantillages même devaient être divins.

La troisième jeune femme ne fut pas oubliée. Elle était petite et frêle, timide avec un ciel d’innocence dans les yeux. Elle ne quittait pas la plus grande dont elle semblait la sœur ou l’amie préférée. Elle ne fut pas