Page:Gourmont - Une nuit au Luxembourg, 1906.djvu/93

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que Zénon, fort jaloux, lui avait cachés à demi. À ma visite suivante, il me lisait les les dernières pages de son poème et je retrouvais avec bonheur dans cette langue moins souple, mais plus solide que la grecque, les idées et le génie du noble Épicure : « … Aïeule des Romains, ô volupté des hommes et des dieux, noble Vénus, c’est toi qui, sous la voûte du ciel où tournent les étoiles, peuples la mer porte-navires et la terre riche en moissons ; c’est à toi que tout ce qui a vie doit d’être né et de contempler la lumière du soleil…

MOI

… À ta venue, déesse, les vents se retirent et les nuages prennent la fuite…

LUI

… Pour toi la terre épand l’odeur de ses