Page:Gourmont - Une nuit au Luxembourg, 1906.djvu/96

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toujours. Avec Épicure, je la conçus telle qu’une infinité d’atomes ou de points se rencontrant au hasard et formant çà et là des groupes ; elle m’apparaît plutôt maintenant comme un tissu, mais cela revient au même, puisqu’il faut toujours des vides entre les éléments continus de ce tissu. Sans cela, nous aurions une masse immobile et, par conséquent, inerte. On ne peut pas supprimer l’espace, dont la réalité est pourtant impossible à concevoir ; car si l’espace est vide, il n’est rien, et sans ce néant rien ne pourrait cependant exister.

En admettant la matière sous la forme d’un tissu, nous la supposons composée d’une infinité de lignes se coupant dans tous les sens ; mais une ligne est faite de points. Revenons donc aux points, cela est plus clair, sans l’être beaucoup.