Page:Grégoire de Nazianze - Éloge funèbre de Césaire, 1853.djvu/32

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part aux autres des trésors de science qu’il rapportait avec lui, il arriva une circonstance merveilleuse que je ne puis m’empêcher de rappeler en peu de mots, car ce souvenir a pour moi un charme inexprimable, et peut-être vous causera-t-il quelque plaisir. Notre mère avait formé un souhait bien digne d’une mère, et d’une mère qui aimait ses enfants : elle nous avait vus partir en même temps, elle désirait nous voir revenir ensemble ; car nous étions, sinon pour les autres, du moins aux yeux de notre mère, un couple digne qu’on souhaitât de le voir réuni, couple aujourd’hui séparé par un sort funeste. Dieu ménagea cet événement, lui qui entend la juste prière, lui qui honore l’affection que portent les parents à des enfants vertueux, et, sans y avoir songé, sans avoir rien concerté, nous arrivâmes en même temps dans la même ville, l’un d’Alexandrie, l’autre de la Grèce, l’un