Page:Grégoire de Nazianze - Éloge funèbre de Césaire, 1853.djvu/60

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habitants et détruire une ville si belle, seul, ou à peu près seul entre les personnages du premier rang, Césaire échappe au danger, et il y échappe d’une manière miraculeuse ; protégé par les ruines elles-mêmes, il ne garde que de légères traces d’un si grand péril, pour que la crainte l’avertît de songer au salut d’une chose plus précieuse que son corps, de se consacrer au ciel, d’abandonner la milice de ce monde sujet à tant de révolutions, et de passer sans réserve dans une autre cour. Telles étaient ses résolutions, tel l’objet de ses vœux les plus ardents, comme ses lettres me le persuadaient ; car j’avais saisi cette occasion de lui adresser quelques conseils, et d’ailleurs jamais je n’avais cessé de le faire ; je voyais avec peine cette noble nature se débattre dans un monde indigne d’elle, cette âme chrétienne s’agiter au milieu des affaires du monde, et pour ainsi dire le soleil voilé d’un nuage. Il avait échappé au tremblement de terre, il ne put triompher de la maladie ; car il était homme : de