Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/113

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l’Acra. Dans la prévision des nombreuses luttes qu’aurait encore à soutenir le peuple, il s’occupa de fortifier également le pays sur d’autres points ; entre autres Bethsour, par où Lysias, en dernier lieu, avait voulu pénétrer avec son armée, et qui devait, dans sa pensée, servir de défense contre les Iduméens.

Effectivement, les victoires des combattants judaïtes sur les fortes armées de Syrie n’avaient fait qu’attiser contre eux la haine des peuplades voisines ; les Judéens vivant près d’elles ou réfugiés dans leurs pays étaient plus que jamais l’objet de leur fureur, et il semblait qu’elles fussent jalouses de leurs succès ou alarmées de leur supériorité. Au sud-ouest les Philistins, au nord-ouest les Phéniciens, par delà le Jourdain les Ammonites, les Syriens et les Macédoniens dans tout le voisinage, tous étaient animés contre eux d’une égale hostilité ; mais nul, parait-il, au même degré que les Iduméens, habitant au midi. Lorsque les Nabatéens les avaient autrefois repoussés de leur pays, ils s’étaient établis dans un territoire appartenant aux Israélites et s’étaient même emparés d’Hébron. Ennemis acharnés d’Israël molesté par Antiochus, comme ils l’avaient été jadis au temps de Nabuchodonosor, ils guettaient ses malheureux fuyards, les maltraitaient et souvent les faisaient périr. Il importait donc au plus haut point de les réduire à l’impuissance. La distance n’étant pas longue, Juda alla d’abord les attaquer dans Acrabattine, les vainquit et les expulsa de leurs demeures. Puis il passa le Jourdain avec sa troupe et livra bataille aux Ammonites, commandés par un certain Timothée, ennemi implacable des Judéens. Vaincu par Juda, qui peut-être aussi s’empara de Rabbat-Ammon (Philadelphie), capitale des Ammonites, Timothée se retira dans la forteresse de Jaezer, distante de quelques lieues, et gouvernée par son frère Chéréas. Dans l’attaque de ce fort presque inaccessible, vingt jeunes Judéens, dit-on, firent des prodiges de bravoure, grimpèrent au faite des murailles et ouvrirent l’accès de la place à leurs compagnons. Par la prise de Jaezer et de ses dépendances, Juda était arrivé à ses fins : assurer le repos aux Judéens fixés dans cette contrée, et imposer le respect aux peuples du pays.

Cependant, la troupe judaïte était à peine rentrée dans Jérusalem