Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/255

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Plus encore que les événements de la Judée, ceux qui se passèrent dans le voisinage même de la Syrie appelèrent l’intervention du procurateur Varus, et le forcèrent de venir au secours des troupes romaines, menacées par les Judéens, comme l’avait demandé Sabinus. Quelle ne dut pas être l’anxiété de Varus en présence de la révolte judaïque, lui qui, non content de ses deux légions et de ses quatre corps de cavalerie, formant une armée de plus de vingt mille hommes, appela encore à son aide des mercenaires des pays voisins ! Le roi des Nabatéens, Arétas, mit spontanément ses troupes à la disposition du général romain. Ayant été mis à l’avant-garde de l’armée romaine, il dévasta par le feu et le pillage les villes, bourgs et villages que traversaient ses troupes. Varus avait détaché de son armée une division chargée d’opérer en Galilée contre Juda. Une lutte acharnée s’engagea pour la possession de Sepphoris ; Varus fit livrer cette ville aux flammes et vendre les habitants comme esclaves. Toutefois, Juda le Galiléen put s’échapper. Emmaüs, où Athrongès avait résidé, subit le même sort que Sepphoris ; mais ses habitants trouvèrent leur salut dans la fuite. Arrivé à Jérusalem, la besogne de Varus ne fut pas difficile, car les bandes qui assiégeaient Sabinus, effrayées par l’approche des troupes romaines, avaient renoncé à la lutte. Varus n’en poursuivit pas moins les auteurs de la rébellion, et deux mille prisonniers furent mis en croix par ses ordres. Telle fut la fin d’une révolte irréfléchie, qui n’aboutit qu’à rendre plus lourde la servitude de la Judée : une légion romaine resta désormais à Jérusalem pour la surveiller.

Pendant ce temps, les Hérodiens mendiaient aux pieds d’Auguste la couronne de Judée ; mais leur bassesse et leurs objurgations mutuelles prouvèrent à l’empereur qu’ils en étaient tous également indignes. D’ailleurs, avant même qu’Auguste eût statué, une députation de cinquante Judéens notables vint se présenter devant lui, pour se plaindre des Hérodiens et pour le prier de faire de la Judée, réunie à la Syrie, une province romaine, tout en laissant à la nation judaïque son autonomie intérieure. Comme leur demande était appuyée par huit mille Judéens romains, Auguste dut les écouter. Les députés judaïtes se répandirent en plaintes contre Hérode et sa famille. Cependant Auguste confirma,