Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 2.djvu/383

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

prisonnières, et de porter un riche vêtement ; il le combla de présents et le donna pour compagnon à son fils Titus.

Après la destruction de Japha et de Jotapata, vint le tour de la ville maritime de Joppé. Peu de temps après, Tibériade tomba également au pouvoir des Romains. Les habitants, fatigués et démoralisés par leurs luttes avec Josèphe, ne firent aucune résistance et ouvrirent leurs portes. Ainsi, un an après le soulèvement de Jérusalem, la Galilée, qui s’était levée, toute frémissante de patriotisme, pour défendre sa liberté et la religion des ancêtres, était presque tout entière réduite en cendres, sa population détruite ou captive et plus esclave que jamais. Pour Agrippa, l’on put voir, en cette occurrence, que ce n’était pas uniquement la politique ni la crainte des Romains qui l’avaient armé contre son peuple. Vespasien avait laissé à sa discrétion les prisonniers originaires de ses États. Il pouvait les relâcher ou leur infliger un châtiment : il préféra les vendre comme esclaves.

Trois places fortes restaient encore aux mains des zélateurs de Galilée : Gamala, la forteresse du mont Thabor, et Gischala dans l’extrême nord. Grâce aux efforts de deux chefs de zélateurs, Joseph de Gamala et Charès. Gamala s’était soulevée. En vain le lieutenant du roi Agrippa l’assiégea pendant plusieurs mois ; les zélateurs tinrent bon. Vespasien lui-même marcha alors contre cette ville (24 éloul). La lutte engagée sous les murs de Gamala fut une des plus héroïques de toute cette guerre. Pendant plusieurs jours, les assiégés défendirent la ville du haut des ouvrages extérieurs, avec un acharnement digne de leur compatriote, Juda le Galiléen. A mesure que les machines romaines arrivaient à la hauteur des remparts, les assiégés se repliaient dans l’intérieur de la ville, à laquelle ils faisaient pour ainsi dire un rempart de leurs corps. Au bout de trois semaines de siège, les machines avaient fait une petite brèche au mur, par où un certain nombre de guerriers romains pénétrèrent dans la place. Les habitants se réfugièrent dans le quartier haut, suivis de près par les Romains, qui s’égarèrent dans les rues étroites et tortueuses et furent assaillis à coups de pierres lancées du haut des toits. Déconcertés par cette furieuse attaque, les Romains essayèrent de se sauver sur les toits des maisons les plus basses,