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Isaac Alfasi et Salomon Yitshaki, créateurs tous les deux d’une méthode d’enseignement supérieure à celle des gaonim.

Isaac ben Baruch Albalia, prétendait descendre d’un émigré de Jérusalem, nommé Baruch, que Titus aurait envoyé à Mérida pour organiser la fabrication de la soie en Espagne. La famille des Albalia se rendit plus tard à Cordoue. Dès son enfance, Isaac (né en 1035 et mort en 1094) se montra passionné pour l’étude, et plus tard il partagea son temps entre l’astronomie, les mathématiques, la philosophie et le Talmud. Protégé par Samuel ibn Nagrela et son fils Joseph, il recevait de ce dernier des subsides considérables. Il résida tantôt à Grenade, auprès de son Mécène, tantôt à Cordoue, sa ville natale. À l’âge de trente ans, Isaac ibn Albalia avait déjà commencé à écrire un commentaire pour expliquer les passages difficiles du Talmud. Il composa en même temps un traité astronomique sur les calculs du calendrier juif, qu’il dédia à Joseph ibn Nagrela (vers 1065).

Pendant qu’il résidait à Cordoue, où il était venu chercher un refuge lors des persécutions de Grenade, il se fit connaître et apprécier du prince Aboulkassim Mohammed, et quand celui-ci devint roi de Séville, il nomma Ibn Albalia son astronome ou plutôt son astrologue. Il était, en effet, moins désireux de favoriser les observations astronomiques que de connaître l’avenir d’après la marche des astres. Isaac ibn Albalia, comme d’autres ministres juifs, fut placé eu qualité d’administrateur et de rabbin à la tête de toutes les communautés de Cordoue et reçut ainsi le titre de prince (nassi). Grâce à son influence et à son savoir, Séville, comme précédemment Cordoue et Grenade, devint le centre du judaïsme espagnol. Un autre Juif, Ibn Mischal, était également au service du roi de Séville, qui lui confiait des missions diplomatiques.

On sait peu de chose d’Isaac ben Juda ibn Giat. Né à Lucéna (vers 1030) d’une famille riche et considérée, il fut également protégé par les deux Ibn Nagrela et conserva un souvenir reconnaissant de leurs bienfaits. Après la fin tragique de Joseph, il essaya de faire nommer son fils Abounassar Azaria au rabbinat de Lucéna. Azaria mourut avant que ses démarches n’eussent abouti ; il fut alors nommé lui-même rabbin de cette ville. Il mourut en 1089.

Isaac ben Reuben Albargueloni avait quitté de bonne heure